Chapitre 2

Le meilleur moyen de commander une bière,
c’est de dire : Ubik.
Fabriquée avec des houblons sélectionnés,
de l’eau parfaitement pure,
lentement vieillie afin d’acquérir
une saveur parfaite,
Ubik est le numéro un des bières de ce pays.
Produite exclusivement à Cleveland.

2

Debout dans son cercueil transparent, enrobée dans un effluve de brume glacée, Ella Runciter reposait les yeux fermés, les mains levées en permanence vers son visage impassible. Deux ans avaient passé depuis la dernière fois qu’il avait vu Ella, et bien sûr elle n’avait pas changé. Elle ne changerait plus jamais, maintenant, tout au moins dans son apparence physique. Mais à chaque réveil à une semi-vie active, à chaque retour de l’activité cérébrale, même pour une courte période, Ella mourait en quelque sorte un peu plus. Le temps qui lui restait s’écoulait en pulsations de phase et s’amenuisait.

C’était pourquoi Runciter ne la réanimait pas plus souvent. Il se tenait le raisonnement suivant : la remettre en activité était un péché envers elle, c’était un moyen de la condamner. Les vœux qu’elle avait formulés avant sa mort, et en état de semi-vie lors de leurs premiers entretiens, étaient devenus plutôt nébuleux dans son esprit. En tout cas il était mieux placé qu’elle pour juger, étant maintenant quatre fois plus âgé qu’elle. Que voulait-elle à l’époque ? Continuer à collaborer avec lui en tant que copropriétaire de Runciter Associates, quelque chose de vague dans ce goût-là. Eh bien, il souscrivait à ce souhait. En ce moment, par exemple. Et à six ou sept reprises dans le passé. Il la consultait chaque fois que survenait une crise. Et c’était ce qu’il faisait aujourd’hui.

Quelle saleté, ce dispositif d’écoute, pesta-t-il en appliquant le disque de plastique contre son oreille. Et ce microphone ; tous ces obstacles à la communication naturelle. Impatient et mal à l’aise, il s’agita sur le siège inadéquat que Vogelsang ou Dieu sait quel était son nom lui avait fourni ; il observa sa femme qui reprenait conscience en souhaitant qu’elle se dépêche. Puis dans un subit accès de panique il pensa : Peut-être qu’elle ne va pas y arriver ; peut-être qu’elle est au bout de ses réserves et qu’ils ne me l’ont pas dit. Ou bien ils ne le savent pas. Il faudrait que je fasse venir ce Vogelsang pour obtenir des explications. Peut-être qu’il y a quelque chose qui ne va pas, quelque chose de terrible.

Ella, jolie et le teint clair ; ses yeux, au temps où ils s’ouvraient, étaient brillants et d’un bleu lumineux. Jamais cela ne reviendrait ; il pouvait lui parler et entendre sa réponse ; il pouvait communiquer avec elle… mais jamais plus il ne la reverrait les yeux ouverts ; et sa bouche ne remuerait plus. Elle ne sourirait pas en le retrouvant. À son départ elle n’aurait pas de pleurs. Est-ce que ça en vaut la peine ? se demanda-t-il. Est-ce vraiment mieux qu’autrefois, quand on allait directement de l’existence au cimetière ? En un certain sens je l’ai encore avec moi, décida-t-il. Sinon il n’y aurait plus rien.

Dans l’écouteur des mots commençaient à se former, lents et incertains : des pensées circulaires sans importance, des fragments du rêve mystérieux dans lequel elle résidait désormais. Que ressent-on, s’interrogeait-il, en menant une semi-vie ? Ce qu’Ella lui en avait dit ne pouvait pas le renseigner ; la connaissance du phénomène, sa réalité même ne pouvait être transmise. Une fois, elle lui avait parlé de la gravité, en disant qu’on n’était plus affecté par elle et qu’on se mettait à flotter, de plus en plus. Quand la semi-vie prend fin, avait-elle dit, je pense qu’on doit flotter hors du système solaire, dériver parmi les étoiles. Mais elle n’en savait rien de plus ; elle ne faisait que se poser des questions et conjecturer. En tout cas elle ne semblait pas avoir peur. Ni être malheureuse. Il en était satisfait.

— Salut, Ella, dit-il maladroitement dans le microphone.

Sa réponse résonna à son oreille : « Oh ! » Elle semblait surprise. Mais bien entendu son visage demeurait immuable. Rien n’y transparaissait ; il regarda ailleurs.

— Bonjour, Glen, dit-elle avec une sorte d’étonnement enfantin, comme prise au dépourvu de se trouver là. Que… (Elle hésita.) Il s’est écoulé combien de temps ?

— Deux ans, répondit-il.

— Dis-moi ce qui se passe.

— Oh ! bon Dieu, dit-il, tout part à la dérive, toute l’organisation. C’est pourquoi je suis ici ; tu voulais participer aux décisions de base concernant la politique de la maison, et c’est bien ça qu’il nous faut, une nouvelle politique, ou en tout cas une refonte générale de notre structure de surveillance.

— Je rêvais, dit Ella. Je voyais une lumière rouge qui fumait, une lumière horrible. Et pourtant je ne pouvais m’empêcher de marcher vers elle. Je ne pouvais pas m’arrêter.

— Oui, dit Runciter en hochant la tête. Dans le Bardo Thodol, Le Livre des morts tibétain, il en est question. Tu te souviens de l’avoir lu ; les médecins te l’ont donné à lire quand… (Il hésita.) Quand tu étais en train de mourir, acheva-t-il enfin.

— La lumière rouge est mauvaise, n’est-ce pas ? dit Ella.

— Oui, tu veux l’éviter. (Il se racla la gorge.) Écoute, Ella, nous avons des problèmes. Est-ce que tu as envie que je t’en parle ? Je veux dire, je ne veux pas te surmener ou quoi que ce soit ; dis-moi si tu es trop fatiguée ou si tu préfères parler d’autre chose.

— Comme c’est étrange. Il me semble que j’ai rêvé pendant tout ce temps, depuis la dernière fois que tu m’as parlé. Ça fait vraiment deux ans ? Sais-tu, Glen, ce que je pense ? Je pense que les autres gens qui sont autour de moi… eux et moi nous nous mettons à faire partie les uns des autres. Il y a des tas de rêves que je fais qui ne m’appartiennent pas. Parfois je suis un homme, parfois un petit garçon ; parfois une vieille dame grasse avec des varices… et je me trouve dans des endroits que je n’ai jamais vus, je fais des choses qui n’ont pas de sens.

— Eh bien, comme on dit, tu es en route vers une nouvelle matrice pour renaître à travers elle. Mais cette lumière rouge fumeuse… c’est une matrice mauvaise ; tu ne veux pas passer par elle. Ce serait une renaissance basse et humiliante. Tu attends sûrement quelque chose de ta prochaine vie, ou appelle ça comme tu voudras. (Il se sentait ridicule de tenir de tels propos ; d’habitude, il n’avait aucune conviction théologique. Mais l’expérience de la semi-vie était une réalité et les avait tous transformés en théologiens.) Bon, dit-il pour changer de sujet. Laisse-moi te dire ce qui s’est passé et pourquoi je suis venu te déranger. S. Dole Melipone a disparu sans laisser de traces.

Un moment de silence, puis Ella se mit à rire.

— S. Dole Melipone, qu’est-ce que c’est que ça ? Aucune chose ne peut avoir un nom pareil.

Ce rire chaleureux, au timbre unique et familier, fit passer des frissons dans la colonne vertébrale de Runciter ; il se le rappelait encore, même après toutes ces années. Il n’avait plus entendu le rire d’Ella depuis plus de dix ans.

— Tu as peut-être oublié, dit-il.

— Je n’ai pas oublié, dit Ella, je n’oublierais pas un personnage nommé S. Dole Melipone. C’est quoi, un hobbit ?

— C’est le principal télépathe de Raymond Hollis. Nous avons toujours eu au moins un neutralisateur en permanence à ses trousses depuis que G.G. Ashwood a repéré sa trace pour la première fois il y a un an et demi. Nous n’avons jamais laissé Melipone nous semer ; nous ne pouvons nous le permettre. Melipone est capable, si besoin est, d’engendrer un champ psi deux fois plus important que tout autre employé de Hollis. Et Melipone n’est que l’un des nombreux hommes de Hollis qui ont disparu – tout au moins disparu en ce qui nous concerne. Autant que tous les organismes de protection de la Société ont pu en juger. Alors je me suis dit : Bon sang, il faut que j’aille voir Ella pour lui demander ce qui se passe et ce qu’il faut faire. Comme tu l’avais spécifié dans ton testament… tu te souviens ?

— Je me souviens. (Mais sa voix semblait lointaine.) Augmente le nombre de tes publicités à la TV. Avertis les gens. Dis-leur… (Sa voix cette fois sombra dans le silence.)

— Tout ceci t’ennuie, dit Runciter sombrement.

— Non. Je… (Elle hésita et il la sentit une fois de plus s’éloigner de lui.) Ce sont tous des télépathes ? demanda-t-elle après un laps de temps.

— Principalement des télépathes et des précogs. Ils ne sont nulle part sur Terre ; j’en ai la certitude. Nous avons au moins une douzaine de neutralisateurs inactifs qui n’ont plus rien à faire parce que les Psis qu’ils étaient chargés de nullifier se sont envolés, et ce qui est plus ennuyeux, beaucoup plus ennuyeux, c’est que les demandes d’anti-Psis sont en diminution – chose prévisible, étant donné le nombre des Psis qui sont manquants. Mais je sais qu’ils sont tous à l’œuvre sur un projet unique ; enfin je le crois. En tout cas je suis certain d’une chose : quelqu’un a loué leurs services à tous, mais seul Hollis sait qui et où ça se passe. Ainsi que de quoi il s’agit.

Il se tut et resta plongé dans un silence maussade. Comment serait-il possible à Ella de l’aider ? se demandait-il. Bouclée ici dans son cercueil, dans sa chape de glace qui la séparait du monde, elle ne pouvait savoir que ce qu’il lui disait. Pourtant il s’était toujours fié à sa sagacité, à cette forme de sagesse proprement féminine qui n’est pas fondée sur la connaissance ni l’expérience mais sur quelque chose d’inné. Au temps où elle vivait, il n’avait pas été capable de comprendre ce phénomène ; encore moins le pouvait-il maintenant qu’elle reposait dans son immobilité glacée. D’autres femmes qu’il avait connues depuis sa mort – il y en avait eu plusieurs – possédaient de faibles traces de la même faculté. Elles en faisaient preuve à l’état latent, sans jamais la manifester avec autant d’évidence qu’Ella.

— Dis-moi, fit Ella, de quoi a l’air ce Melipone ?

— D’un cinglé.

— Il travaille pour l’argent ? Ou par conviction ? Je me méfie toujours de ça, quand ils ont cette mystique psi, ce sens d’un but à accomplir et d’une identité cosmique. Comme cet épouvantable Sarapis, tu te rappelles ?

— Sarapis n’est plus dans la profession. Hollis l’a vidé en l’accusant de vouloir monter sa propre affaire en concurrence avec la sienne. C’est un de ses précogs qui avait averti Hollis. (Il ajouta :) Melipone est beaucoup plus redoutable que ne l’était Sarapis. Quand il est à son sommet, il faut trois neutralisateurs pour contrebalancer son aura, et on n’en retire aucun avantage ; nous prenons – nous prenions – le même tarif que pour un seul neutralisateur. Parce que la Société a édicté des barèmes de prix auxquels nous sommes tenus. (La Société lui déplaisait de plus en plus chaque année ; cela devenait pour lui une obsession chronique, le prix qu’elle coûtait, son inutilité. Sa gloriole.) Autant que nous puissions le savoir, Melipone est motivé par l’argent. Est-ce que tu trouves ça mieux ? Est-ce que c’est préférable ? (Il attendit mais ne perçut aucune réponse.) Ella, dit-il. (Silence. Il continua nerveusement :) Hé, Ella, tu m’entends ? Il y a quelque chose qui ne marche pas ?

Oh ! mon Dieu, pensa-t-il. Elle est partie. Il s’écoula un temps, puis des pensées se matérialisèrent au niveau de son oreille droite. « Je m’appelle Jory. » Pas les pensées d’Ella ; un élan différent, plus vivace et en même temps plus maladroit. Dépourvu de l’agile subtilité d’Ella.

— Allez-vous-en, dit Runciter pris de panique. Je parlais à ma femme Ella ; d’où venez-vous ?

— Je suis Jory, lui répondirent les pensées, et personne ne me parle. J’aimerais rester un moment en visite avec vous, monsieur, si vous le voulez bien. Comment vous appelez-vous ?

Runciter dit en balbutiant :

— Je veux ma femme, Mrs Ella Runciter ; j’ai payé pour lui parler, et c’est à elle que je veux parler, pas à vous.

— Je connais Mrs Runciter, firent les pensées en résonnant plus fort cette fois à son oreille. Elle me parle, mais ce n’est pas pareil qu’avec quelqu’un comme vous, quelqu’un du monde extérieur. Mrs Runciter est ici avec nous tous ; ça ne compte pas car elle n’en sait pas plus que nous. En quelle année sommes-nous, monsieur ? A-t-on envoyé ce grand vaisseau vers Proxima ? Cela m’intéresserait beaucoup de le savoir ; vous pourriez peut-être me le dire. Et si vous voulez, je le dirai ensuite à Mrs Runciter. D’accord ?

Runciter débrancha l’écouteur et l’arracha de son oreille, en repoussant de côté le reste du dispositif ; il quitta le bureau qui sentait le renfermé et la poussière et défila entre les rangées de cercueils gelés, tous soigneusement classés par numéros. Des employés du moratorium surgirent puis s’éclipsèrent tandis qu’il tournait en rond avec de grands gestes à la recherche du propriétaire.

— Que se passe-t-il, Mr Runciter ? demanda le nommé von Vogelsang en se montrant et en l’observant qui se démenait. Je peux vous être utile ?

— Ma ligne est parasitée par un intrus, s’écria Runciter en s’immobilisant. Il a pris la place d’Ella. Je vous retiens, avec votre bizness foireux ; c’est insensé que des choses pareilles arrivent. (Il suivit le propriétaire du moratorium qui avait déjà pris la direction du bureau 2-A.) Si je menais mes affaires de la même façon que vous…

L’individu s’est-il identifié ?

— Oui, il a dit s’appeler Jory.

Le front soucieux, von Vogelsang déclara :

— Ce qui doit être Jory Miller. Je crois que son cercueil est voisin de celui de votre femme.

— Mais c’était bien Ella que j’avais en face de moi !

— La proximité prolongée, expliqua von Vogelsang, entraîne occasionnellement une osmose mutuelle, une sorte de fusion entre les mentalités des semi-vivants. L’activité encéphalique de Jory Miller est particulièrement développée ; celle de votre femme est plus faible. Ce qui a donné lieu à cette regrettable interpénétration des protophases.

— Pouvez-vous arranger ça ? demanda Runciter d’une voix rauque (il tremblait et se sentait bouleversé). Enlevez cette chose de l’esprit de ma femme et rendez-la-moi… c’est votre boulot !

Von Vogelsang dit d’une voix guindée :

— Si ce phénomène persiste, votre argent vous sera remboursé.

— L’argent ? Je m’en fiche. (Ils avaient atteint le bureau 2-A ; Runciter se rassit, le cœur battant si fort qu’il pouvait à peine parler.) Si vous ne faites pas partir ce Jory, dit-il d’une voix grondante et haletante, je vous fais un procès ; je fais fermer votre boîte !

Face au cercueil, von Vogelsang plaça l’écouteur à son oreille et se mit à parler d’un ton enjoué dans le micro.

— Allons, Jory, déphasez-vous ; soyez un gentil garçon. (Il regarda Runciter et ajouta :) Jory est mort à quinze ans ; c’est pourquoi il a tant de vitalité. En réalité cet incident s’est déjà produit ; Jory s’est manifesté plusieurs fois là où il n’aurait pas dû. (Revenant au micro, il dit :) C’est très mal de votre part, Jory ; Mr Runciter a fait un très long trajet jusqu’ici pour venir voir sa femme. Ne masquez pas le signal qu’elle émet, Jory ; ce n’est pas bien. (Il s’arrêta et prêta l’oreille à ce que lui transmettait l’écouteur.) Je sais que son signal est faible. (Il écouta à nouveau, solennel comme une grenouille assise sur son arrière-train, puis retira l’écouteur et se leva du siège.)

— Qu’est-ce qu’il a dit ? demanda Runciter. Est-ce qu’il va s’en aller et me laisser parler avec Ella ?

— Jory ne peut rien faire, dit von Vogelsang, pensez à deux émetteurs radio, l’un tout proche, mais limité à une puissance de cinq cents watts, l’autre éloigné mais fonctionnant sur la même fréquence et disposant de cinq mille watts. Quand vient la nuit…

— Et la nuit, dit Runciter, est venue.

Tout au moins pour Ella. Et peut-être pour lui tout aussi bien, si tous les télépathes, parakinésistes, précognitifs, résurrecteurs et animateurs de Hollis qui avaient disparu ne pouvaient être retrouvés. Il n’avait pas seulement perdu Ella ; il avait perdu son conseil, puisque Jory l’avait supplantée avant qu’elle puisse donner son avis.

— Quand nous la ramènerons à l’entrepôt, débitait von Vogelsang, nous ne la mettrons plus à côté de Jory. En fait, si vous êtes d’accord pour payer le tarif mensuel plus élevé, nous pouvons la placer dans une chambre à haut degré d’isolation, avec des murs revêtus de téflon-26 pour empêcher toute fusion hétéro-psychique – que ce soit avec Jory ou quelqu’un d’autre.

— Et s’il est déjà trop tard ? dit Runciter en émergeant passagèrement de l’état de dépression où cet événement l’avait plongé.

— Elle peut se reprendre. Une fois que Jory ne sera plus en phase avec elle. Ainsi que quiconque a pu s’introduire en elle en profitant de son affaiblissement. Elle est accessible à presque n’importe qui. (Von Vogelsang se mordilla la lèvre, en réfléchissant à la question.) Mais il se peut qu’elle n’aime pas être isolée, Mr Runciter. Nous gardons les containers – enfin les cercueils, comme on les appelle communément – groupés ensemble pour une raison précise. Le fait de pouvoir procéder à des échanges mentaux donne aux semi-vivants la seule…

— Mettez-la dans une chambre isolée dès maintenant, interrompit Runciter. Il vaut mieux qu’elle soit seule que de ne pas exister du tout.

— Elle existe quand même, rectifia von Vogelsang. Simplement elle ne peut pas vous contacter. Il y a une différence.

— Une différence métaphysique qui pour moi ne signifie rien, dit Runciter.

— Je vais la mettre en chambre isolée, déclara von Vogelsang, mais je crains que vous n’ayez dit vrai et qu’il ne soit trop tard. Jory l’a imprégnée d’une façon qui, jusqu’à un certain point, risque d’être permanente. Je suis désolé.

— Moi aussi, dit Runciter d’une voix grinçante.